L’Homo sapiens sapiens chasseur

J’ai appris deux préceptes en éthologie qui m’ont permis d’accepter de faire partie de l’espèce humaine :

  • Au nom de l’espèce chaque individu tente de survivre et de se reproduire.
  • Dans chaque interaction il est possible de coopérer ou de tromper.

 

Beaucoup d’humains ne coopèrent pas et c’est pour ça qu’on en est là selon moi… Enfin, c’est grâce à ces connaissances que j’ai réussi à accepter de faire partie de l’espèce humaine – si néfaste pour le reste du règne animal.

Nous sommes tous des êtres naturels et comme les plantes, poissons, oiseaux, reptiles et cousins à sang chaud, nous cherchons sans le savoir (et des fois même sans le vouloir) à faire perdurer nos gênes. C’est la sélection naturelle qui veut ça et cette force est bien au-dessus de nos réflexions.

Bien sûr pour l’espèce Homo sapiens sapiens, ça se complique car ces cerveaux hyper-développés préfèrent tout contrôler !
Après avoir soumis toutes les espèces, l’humain s’en est pris aux étrangers de son groupe de parenté. Le besoin de faire perdurer ces gênes étant si important même si inconscient. 

Dans la société internationale et connectée d’aujourd’hui, ce n’est souvent plus la famille, la généalogie, la communauté ou le village que l’on tient à protéger. Les limites de préservation se sont bien rapprochées, elles se situent de plus en plus au niveau de l’individu. L’argent étant la ressource pour survivre aujourd’hui, il n’est pas étonnant qu’il gouverne le monde !

J’ai pris le parti de nommer ce qui sépare l’humain des autres êtres naturels par l’artifice entendu comme regroupant : outils, règles, signes.

Une bonne façon d’analyser une problématique est d’interroger sur les pratiques est d’observer l’outil dans l’action en situation. Questionner sur la technique développée plutôt que sur la cause du conflit ouvre les mentalités aux possibles. D’où ce titre que certains jugent “barbare” mais que j’ai choisi car il définit réellement ma démarche : je suis étho-anthropotechnologue car j’analyse les techniques de gestion de la faune chassable pour mieux comprendre le lien humain-animal. “Chercheuse” est certes moins compliqué mais très peu précis !

Parlons des mesures possibles pour coexister avec les  animaux occasionnant des dommages (AOD) et non uniquement des dégâts qu’ils font sur ce que nous exploitons. Franchissons les barrières. Échangeons sur les différentes pratiques de chasse réalisées et appropriées.

“La chasse” est très médiatisée mais LES chasses sont si peu expliquées.

Cette thématique est si complexe et touche chacun de nous. C’est un sujet qui amène à penser à sa relation à la mort, son lien avec le sauvage et l’animal. Son alimentation. L’impact de l’humain sur l’environnement. L’ancrage au territoire. Son approche de la nature. Etc. etc.

Ce sujet est difficile à appréhender lorsque l’on a jamais discuté avec un chasseur ou suivi une chasse. J’incite chacun à le faire.

Lorsque l’on me demande ma profession et que je décris mon sujet de recherche, j’ai d’abord des yeux rond… Puis tant de points d’interrogations. C’est une problématique qui intéresse et qui vaut la peine d’être discutée pour trouver divers moyens de la faire évoluer.