Qui connait la pratique qu’il critique ?
Qui a été voir de près ce qui le gêne avant de le juger ?
Qui a suivi celui qui tient un fusil lors de sa pratique de chasse ?
Qui est prêt à observer de près celui qu’il déteste et critique alors qu’il ne l’a jamais vu de près ?
C’est quoi en fait cette activité ?
Cela dégoûte d’imaginer que quelqu’un puisse tirer sciemment sur un animal ?
Est-ce vraiment la seule intention qui se cache derrière la chasse ?
Pour ma part, les chasses que j’ai suivies m’ont rapprochée de l’environnement dans lequel je déambulais. Je me suis sentie plus en connexion avec les êtres naturels qui m’entouraient.
Malgré une dizaine de chasse observée, je n’ai jamais vu un mammifère être tué par le chasseur qui était à mes côtés. Pourtant j’ai vécu des émotions énormes… Des sensations qui m’ont fait vibrer et me le font encore lorsque j’y repense. Des moments où je palpais l’intensité de la force de la vie et qui m’ont profondément touchée ! Des souvenirs à jamais gravés en moi.
Cela peut paraître aberrant à ceux qui détestent les chasseurs. Les personnes qui en parlent comme de simples assoiffés de sang, meurtriers, qui assouvissent librement leur plaisir macabre !
Je ne crois pas qu’ils sont si nombreux à juger ces pratiquants de manière si rédhibitoire mais ils se font entendre inexorablement. Pas étonnant : quand on veut voir disparaître quelqu’un on tente de convaincre qu’il est malfaisant et dangereux…
Je le demande : qui connait les chasseurs qu’il critique de manière si virulente et irrespectueuse ?
Qui a été partager un moment avec UNE de ces personnes qu’il hait en bloc ?
Qui a été suivre le pratiquant qu’il critique ?
Personnellement j’ai rencontré des êtres sensibles et respectueux qui étaient conscients de ce qu’ils faisaient.
D’autant plus prudents qu’ils manipulaient un outil dangereux, ils prenaient soin de l’utiliser de manière appropriée.
Ils connaissaient leur proie et tentaient de se mettre à leur place pour imaginer comment l’attraper.
Ils étaient unis à leurs pairs par un point commun intense : l’adoration d’une pratique ciblant un animal qu’ils aiment traquer. Un gibier sur lequel ils se sont renseignés, qu’ils ont appris à chercher, qu’ils ont aimé voir, tirer et manger. Un partage de savoir qui engendre une cohésion et des points en commun qui leur font dépasser d’autres idées. Une sensation si forte qu’ils ont d’être à leur place…
C’est leur truc ! Comment oser imaginer leur enlever pour apaiser sa propre conscience.
Ce que je souhaiterais c’est que chacun aille participer à l’activité qui le rebute avant de la juger si radicalement. Peut-être que cela ne changera rien mais de faire la démarche d’aller connaître avant de critiquer serait si respectueux.
Avoir le courage de confronter ses idées au lieu de les croire justes sans être prêt à les tester.
Il est bien sûr possible d’aller voir des chasseurs, leur parler, les questionner.. mais sans les agresser..
Mettre ses a priori de côté et simplement s’adresser à autrui avec le respect qui se doit à tout inconnu.
Ravaler son amertume, l’espace d’une journée, et oser s’approcher de ce que l’on déteste pour conforter ses convictions.. ou pas..
Qui ne peut pas ou ne veut pas ?
Cherchons pourquoi.
Lorsque j’observe une chasse, je la comprends à travers mes filtres de lecture, je l’explique avec les mots qui me semble appropriés.
J’aime partager les connaissances acquises pour que d’autres en apprennent mais c’est passé à travers ma grille de lecture… Pas la vôtre…
C’est plus pertinent d’aller sur le terrain pour se faire sa propre opinion que de critiquer un point de vue.
C’est mon expérience qui a formé ma vision. Je ne cherche pas à convaincre l’autre de ce que je vois ou crois.
Je tiens à expliquer ce que je sais et voir sa réaction, entendre son point de vue. Et en permanence évoluer dans le dialogue.