Écouter pour adapter

En connaissant les racines d’un mécontentement, il est envisageable de travailler à son éradication.
Alors qu’en refusant d’entendre l’autre, car on juge ces propos aberrants, on risque de voir disparaître sa passion tant on est fermé à imaginer changer.

C’est une hypothèse qui est aussi valable pour le promeneur, qui se ballade dans des forêts privés sans le savoir, que pour le passionné de VTT qui dévale un chemin sans s’imaginer qu’il puisse y avoir quelqu’un ! Les chasseurs ne sont donc pas les seuls concernés mais eux sont critiqués ouvertement par la majorité.

Beaucoup de chasseurs sont conscients qu’ils risquent gros alors que d’autres utilisateurs de la nature ne semblent pas imaginer leur liberté de mouvement altérée (quoiqu’avec la pandémie du covid19 les mentalités ont probablement changé). Il est clair que le comportement dépend de l’individu et non du groupe d’activité auquel cette personne appartient, loin de moi l’idée de faire des généralités.

Aujourd’hui les plus critiqués dans les espaces naturels sont les chasseurs. La peur de l’accident est latente dans les esprits. La sensibilité aux animaux qui s’est développée n’a rien arrangé. Une idéalisation de la nature qui découle de notre déconnexion au sauvage. Les technologies numériques permettent à chacun de vivre hors de la réalité et de ne pas écouter les oiseaux qui nous entoure alors qu’on est en train de courir.

Les chasseurs voient ainsi leurs pratiques de plus en plus controversées car peu adaptées aux mentalités actuelles. Plus facile d’exécuter dix personnes dans un jeu vidéo que d’imaginer tuer pour avoir son steak à manger pour souper. Attaqués et souvent critiqués dans les médias, beaucoup sont sur la défensive se sentant menacés ainsi que leur passion – art/raison de vivre pour certains. Un dialogue qui n’est ainsi pas toujours facile de mettre en place sur le terrain.

Chacun a ses limites, construites par son expérience propre et les convictions qui se sont forgées. Les avis ne font qu’évoluer – parfois gentiment, mais sûrement. L’acquisition de connaissances permet de se repositionner en adéquation avec nos valeurs. Même si notre avis semble catégorique sur un sujet, une information peut être susceptible de nous intéresser. C’est déjà le début de l’évolution car cela ouvre à d’autres horizons. On ne va pas forcément être d’accord avec les arguments de l’autre mais rien que de les écouter peut modifier légèrement nos pensées. C’est peut-être pour cela que certains font le choix de ne rien vouloir entendre.

Même si c’est infime et inconscient l’ouverture à l’autre nous transforme car cela nous oblige à nous questionner.
Tendre l’oreille a le pouvoir de donner à l’autre la joie de se sentir considéré. Écouté nous nous ouvrons, prêts à entendre l’inaudible.

En entendant les désirs et les besoins de son interlocuteur, il est possible d’envisager comment cohabiter plus sereinement.
Bougonner, s’énerver, attaquer ferme à l’autre tout comme se sentir gêné, agressé ou persécuté. Les critiques sont infertiles. Toute situation elles enveniment… L’échange est constructif et par tous les moyens j’ai envie de l’initier.

Inciter à trouver des compromis. Terme très approprié : il s’agit de trouver des accords par des concessions RÉCIPROQUES. 
Aucune question de garantir un seul c.. ! On parle bien de trouver des solutions appropriées au terrain.

Parlons de toutes ces idées reçues pour aller de l’avant et arrêter de se détester inextricablement et inexorablement.

Nos pratiques ont sans cesse évolué. Technologies, idées, règles légales ou morales ; la transformation est constante. On la vit même sans l’accepter. En étant acteur de cette transition, on peut l’induire et donc ne pas avoir le sentiment de la subir.

La nouveauté n’est pas toujours facile à appréhender mais la choisir c’est l’adopter !