Mon positionnement

Ce que j’ai envie de détailler

Parce que j’aime bien m’expliquer. Il ne s’agit pas de me justifier mais bien de renseigner sur ma façon d’envisager la vie. Je vais droit au but et il est important pour moi d’être claire sur mes intentions et mes ambitions.

J’ai fait des études d’anthropologie oui et, ce qui surprend certains, un master d’éthologie (précédées donc de biologie environnementale). J’y ai appris la violence qu’il existe dans la nature. Les préceptes énonçant que chaque individu tente constamment de survivre et se reproduire au nom de l’espèce. Le choix de chaque individu, dans chaque interaction, de coopérer ou ne pas coopérer.
L’humain est bien resté animal selon moi ! Responsable de tant d’horreur car beaucoup décident de tricher… Comprendre cette force naturelle, qui a mené l’évolution, m’a permis d’accepter de faire partie de l’espèce humaine.

Je m’efforce de parler de ce que j’ai constaté auprès des chasseurs raisonnés que j’ai rencontrés et qui ont un respect du vivant dans son environnement.
Mes observations m’ont menée à la conclusion que les chasseurs dont on entend parler dans les médias (lors d’accidents, de comportements inappropriés ou de dommages à la nature) sont des personnes qui ne respectent pas les règles législatives ainsi que les règles tacites (« l’éthique de la chasse »). Ces contrevenants sont des exceptions si on assume que 1.5% de personnes provoquent des accidents de chasse en France (140 accidents pour 900’000 chasseurs). Et si l’on considère tous les usagers de la nature en contact avec les chasseurs ce pourcentage est bien plus faible.

Je pense qu’il est primordial que chacun garde en tête que son approche n’est pas forcément celle de l’autre et de respecter la (bio)diversité qui existe aussi dans la nature humaine.
Chacun a sa grille de lecture. Nos parcours sont différents et les contextes sont variés. Nos idées ont été construites par les expériences et échanges vécus.

En apprenant à connaître des chasseurs, je me suis rendue compte que leur pratique comprend davantage que « flinguer un animal ». La chasse est un tout qui dépasse largement l’acte de tir. Des connaissances non-palpables sont véhiculées par des savoir-faire transmis de génération en génération et qui forment un patrimoine immatériel inestimable.

Je m’efforce de ne pas juger les activités lorsque je les regarde. Qui suis-je pour choisir ce qui est bon ou mal / juste ou inadmissible ?
J’essaie de saisir la complexité des faits sociaux et les règles morales qui dictent les acteurs dans leur pratique – caractéristiques peu verbalisées.

Faire rentrer la chasse dans le débat public est notre objectif commun, notre procédé est complémentaire et je ne me permets pas de porter sur quiconque « honte » ou tout autre jugement. Nous avons chacun nos convictions et je n’ai pas à m’en justifier.

Je ne cherche pas à défendre la chasse envers et contre tout, ni à convaincre mes concitoyens.
Mon ambition est de donner des éléments de compréhension aux non-chasseurs pour qu’ils se positionnent en connaissance de cause – et non uniquement par ce qu’ils entendent des médias et des mouvements anti-chasses. J’essaie donc d’investiguer les aspects qui ne sont pas considérés dans l’information actuelle sur le sujet. Je m’efforce de décrire les différentes pratiques de chasse pour que le grand public ait une vue plus large à leur disposition.

Je me sens engagée, oui, à réfléchir avec les acteurs sur les éléments à communiquer et à développer avec les chasseurs des outils d’information pour qu’ils puissent expliquer leurs pratiques de manière à ce qu’elles soient comprises par le grand public.

Les chasseurs sont aussi des « êtres sensibles doués de raison » qui ne sont pas heureux d’être traités d’assassins sanguinaires. Beaucoup n’osent expliquer cette passion qui les prend aux tripes et qui est difficile à comprendre tant elle les dépasse.

Je crois qu’en permettant aux divers acteurs concernés par une pratique de chasse d’exposer leurs points de vue, des évolutions sont possibles dans les mentalités comme dans les pratiques de chacun. La cohabitation avec la faune est différente dans chaque pays et a des conséquences sur le partage du territoire ainsi que sur les échanges entre protecteurs et chasseurs. Trouvons des solutions acceptables pour tous les partis – dont les concessions seront bien plus bénéfiques que les conflits stériles et improductifs d’aujourd’hui.

 

Je ne pense pas que la chasse sera interdite un jour, certaines pratiques évolueront néanmoins pour répondre davantage aux attentes et besoins de notre société contemporaine.

Il doit être possible de trouver divers acteurs de tous bords prêts à collaborer pour que les activités réalisées dans les espaces non urbanisés soient davantage adaptées aux réalités naturelles, sociales et économiques de notre temps. Je pense autant au ski hors-piste, qu’à l’agriculture, aux promenades de chiens, à la chasse et autres.
Positive de nature, j’ai l’espoir qu’une cohabitation harmonieuse s’instaure entre tous les usagers de la nature (animaux compris). Je ferais mon maximum pour qu’elle se construise au cours de cette nouvelle décade. Je crois en l’humain, sa capacité d’adaptation, de transformation et de résilience. Reflet de cette intense force de la nature qui nous unis, c’est du niveau de la base que se transformera un monde de demain plus serein. Nous en faisons ainsi tous partie.

Que chaque personne qui a envie de m’attaquer, me déstabiliser et/ou me critiquer, sache que je ne vais pas m’épuiser à répondre à des accusations ni à des reproches concernant mon discours, mes valeurs et mon positionnement. Je suis dans une démarche d’échange et ma vision évolue : à chaque discussion je la ré-évalue. Je ne veux pas perdre de l’énergie avec les personnes qui sont fermées au dialogue et sont certains de camper sur leurs positions. Chacun a son avis, rien ne sert de vouloir l’inculquer à d’autres ni de critiquer ceux qui ne nous correspondent pas. Nous avons tous eu droit à la vie et nul ne sait quelle est la juste vérité d’où l’envie humaine de sans cesse la réinventer.

N’hésitez pas à diffuser cet exposé autour de vous. Je prendrai soin de faire référence à cette publication à chaque attaque publique.

Encore une fois, je ne suis en rien fermée au dialogue et me ferai un plaisir de parler en privé ou en réunions de nos points de vue variés.
J’ai tenté plusieurs fois de rassembler les milieux naturalistes romands pour défendre mon calculateur (dont des calculs simples et logiques permettent d’estimer le prix d’une gestion avec ou sans chasseurs (c.f. teutates.org) et les portes m’ont été fermées.
Je n’ai pas eu la possibilité d’expliquer l’intérêt de rentrer par les chiffres pour ouvrir sur cette problématique sociale et environnementale. Je continuerai à porter mon approche multiple visant à informer sur les divers enjeux des pratiques de chasse pour discuter les aspects qui ne sont plus adaptés au 21ème siècle et les faire évoluer. Chacun a surement sa vision de ce qui doit se transformer… Parlons-en.

Payée par les chasseurs, je suis taxée de vendue alors que dans mes contrats je stipule mon droit à ne pas appliquer toute remarque non pertinente. En effet, j’ai besoin d’argent pour vivre car personne ne se nourrit d’amour et d’eau fraîche. Cela n’empêche en rien de garder ses valeurs lors de son analyse, de s’enquérir des contours les plus diversifiés et de le restituer de manière mesurée. À chacun de sélectionner.

Ces aprioris me suivront probablement au cours de mon existence. Moi ce que je crois : c’est qu’entendre une scientifique qui n’est pas contre « la chasse » (entité considérée comme homogène et opaque) dérange.

Sommes-nous obligés d’être pour ou contre ? On ne peut pas trier ?
Tenter de mieux connaître et comprendre n’est-ce pas le plus solvable que nous puissions ?

Ce n’est qu’une question…

Que je continue à me poser !