Nature cruelle

La décroissance par la maladie

La majorité de la population a subi ce dernier mois la Force de la Nature. L’humain comprend qu’il n’est pas grand chose face à une maladie.

L’humanité régulée par une pandémie. . .

C’est la technique de régulation naturelle d’une population animale lorsqu’elle ne peut plus se suffire des ressources à disposition.
La rage et la gale chez le renard est un bon exemple de ce phénomène. À Genève, le renard n’est pas tiré. Il y en a donc qui habitent en ville et profite des déchets des humains pour s’alimenter. Ils prolifèrent d’autant. Seulement l’espace n’est pas extensible. Lorsqu’il n’y a plus assez à manger, la gale se répand et décime une partie du cheptel de renard genevois. Ceux qui survivent feront perdurer leurs gènes résistants.

La Force de la nature s’est ainsi abattue sur l’humanité qui s’est sentie si supérieure depuis des siècles : au-dessus du règne animal et intouchable. Ce virus nommé Covid 19 remet les choses en place : l’humain reste un produit de la nature qui a le pouvoir de le réduire à néant par un des mécanismes de sélection naturelle : l’expansion d’une maladie.

Et voilà le système arrêté pour éviter d’engorger les hôpitaux.

Quelle aubaine pour les animaux !

Ayant davantage d’espace à disposition, ils sont visibles où on ne les auraient pas imaginés.

Des canards vus dans le centre-ville de Paris et sur le périph’ ainsi que des daims qui se baladent en région parisienne !
Des paons à Madrid ! Des bouquetins qui descendent des Pyrénées pour aller en ville (Albacete entre Madrid et Valence) !
Des chèvres sauvages dans des haies aux Royaume-Unies ! Des kangourous dans les rues d’Adélaïde (ville de plus d’1 million d’habitants) ! Des otaries dans une des principales stations balnéaires d’Argentine et même un puma à Santiago au Chili !

Les animaux reviennent sur des territoires qui n’étaient plus à disposition. C’est calme et sans danger, pourquoi hésiter ?!

Le trafic maritime a tant diminué que la vie en mer devient plus visible. Il n’y a plus 6’000 cargos de marchandises qui déambulent sur nos océans chaque jour. Ces bâtiments flottants polluent énormément. J’ai appris il y a peu que 20 de ces bateaux qui alimentent nos magasins de biens de consommation polluent autant que toutes les voitures sur terre !
Il y a bien moins de voitures qui circulent en ce printemps 2020 sur les routes et tellement moins de pétrole envoyé dans l’atmosphère par ces navires. Certes il en reste pour les bananes et autres aliments mais le matériel des boutiques de produits non nécessaire ne transite plus !

Un dauphin a très vite été observé (et filmé) dans un des grands ports de Sardaigne et un rorqual (baleine d’environ 20 mètres) a même été filmé à proximité de Marseille (Parc national des Callanques) !
Et même un chevreuil a été observé à faire un bain de 30 minutes dans l’eau salée en Bretagne ! Cela semble incroyable. Et pourtant…

Les plages fermées, ces zones si fréquentées deviennent calmes, il ne faut pas longtemps aux animaux pour reprendre du terrain. Chaque individu est né pour survivre et se reproduire.

L’humain laisse du terrain, les animaux étendent leur espace vital. 

Les oiseaux, qui s’entendent mieux, risquent d’avoir un meilleur succès reproducteur cette année 2020 ai-je entendu. Cela paraît logique.

Comme les suidés ! Un sanglier a été filmé à Barcelone. Les autres ne sont pas forcément observés mais bien plus de laies auront pu mettre bas car elles n’auront pas été chassées en mars. En France en tous cas.

En Taïlande, les singes d’habitude nourris pas les touristes, sont arrivés en masse dans une ville et des daims japonais ont aussi tenté de trouver la nourriture au milieu du béton ! Une autre dérive de l’humain de nourrir le sauvage pour s’en approcher.

Les sangliers, eux, se satisfont des cultures produites par l’humain et ne vont pas arrêter. Les récoltes de céréales risquent d’être largement diminuées pour ces deux prochaines année. Connaissant la voracité et le potentiel reproducteur de cette espèce (qui peut faire jusqu’à 10 petits/an dans de bonnes conditions), les conséquences de la diminution de la régulation de cet animal occasionnant des dégâts (AOD) vont être très importantes !

L’État constate la colonisation des villes par cette espèce et les dirigeants sont conscients de l’impact économique de ne plus réguler cet animal… Les tirs à l’affût qui sont permis dans quelques départements auront très peu d’impact par rapport aux chasses en groupe qui sont habituellement réalisées (battues administratives hors saison de chasse).

La facture sera si grande qu’elle ne pourra, en France, être totalement prise en charge par les chasseurs cette fois.
Cette somme sera peut-être diluée cette année dans les innombrables effets économiques de ce blocus.
Cependant, ces effets vont s’étaler sur plusieurs années. On en reparlera en 2023, une fois les sommes des dégâts 2021 additionnées.

Les chasseurs sont conscients, à force d’être critiqués, que leurs pratiques sont menacées. La chasse au sangliers, elle, il est clair qu’elle va rester. Jusqu’ici beaucoup d’autres utilisateurs de la nature ne semblaient pas imaginer leur liberté de mouvement altérée. 2020 fut un tournant : chacun a compris que la liberté de mouvements est un bien inestimable qui peut être ébranlé.

Une pandémie qui restera dans les esprits 

Je pense sincèrement que les mentalités ont changé en cette période de confinement (à voir si cela perdure). Beaucoup a été réalisé sur les potentialités du travail à distance notamment – qui permet une diminution des transports donc un gain de temps, d’argent et d’essence. L’air est devenu plus sain et cela a été constaté publiquement. Les changements demandés concernant le réchauffement climatique ont d’un coup été réalisés : forcé contraint ! Optimiste je crois sincèrement que la surconsommation ne reprendra pas de la même façon et que dans les mémoires resteront ces mois où chacun a subi l’arrêt du système forcé par un mécanisme naturel ! Enfin je l’espère.
Je suis convaincue que cette période va être gravée dans les livres pédagogiques d’histoire (voire histoire-géo 😉 voire même d’écologie !

En tous cas il est clair que davantage de personne ont remarqué la présence des animaux dans leur environnement proche.
Beaucoup se rendent compte qu’ils ne sont en fait pas grand chose face à la Force de la nature et que leur liberté n’est pas un acquis – comme on était jusqu’ici tous en droit de le penser dans notre réalité bien aménagée.

Pendant que nous sommes enfermés, les animaux reprennent leurs droits.

C’est tout un système qui est remis en question par l’apparition de ce virus. Pensons-y et parlons-en pour aller de l’avant !

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