SCI European Leadership meeting

Conférence du samedi 1er décembre 2018 

“The case of Geneva : no hunters from 1974”

J’ai présenté devant les représentants de plusieurs pays d’Europe le cas de Genève sans chasseurs depuis plus de 40 ans. Tous regroupés pour faire partie du Safari club international, association regroupant 50’000 chasseurs du monde entier et qui injecte 70 millions de dollars dans des actions de promotion de la biodiversité dont des mesures de préservation de milieux, de suivi d’animaux en danger, de programmes sociaux pour permettre aux locaux de compter sur un autre revenu que le braconnage, etc. etc.

C’est la première occasion que j’ai eu de comprendre ce qui rassemblait ces chasseurs au niveau international. Ce n’est pas l’argent et l’envie de collecter des trophées dans le monde entier mais bien de vivre des expériences dans divers lieux – chacun avec leur spécificité (milieux, espèces animales, pratiques traditionnelles, savoirs culinaires, etc.). Des trophées qui cristallisent la découverte d’un endroit particulier sur cette grande planète. 

Les 25 personnes présentes ont été très intéressées comme en ont témoigné leurs applaudissements finaux. Ces représentants impliqués ont souligné l’importance d’avoir des non-chasseurs sensibilisés à leurs pratiques et prêts à les expliquer.
En savoir davantage sur cette gestion de la faune exclusivement étatique est très bienvenue pour les responsables qui entendent toute sorte d’inepties sur cette exception occidentale. Le calculateur développé grâce aux connaissances de ce cas unique et des territoires frontaliers (canton de Vaud (CH) et département de Haute-Savoie (FR)) étant un outil utile pour démontrer l’importance économique des chasseurs rien que dans la régulation des animaux occasionnant des dégâts. Eux-mêmes ayant en tête quantité d’exemples où les populations animales ont été sauvées par l’apport financier de la chasse. Un aspect très méconnu par le grand public.

Une chasse aux trophées encadrée a un impact positif sur la préservation des espèces

Et je pèse mes mots ! Ce sujet est tendu mais il faut oser en parler pour que les faits réels soient connus.

Le mois suivant, j’ai pu constater au Nord du Cameroun qu’il y avait bien plus d’animaux dans les zones d’intérêt cynégétique (ZIC : louée à des investisseurs occidentaux) que dans les Parcs Nationaux où les trop faibles moyens des gardes-faune ne permettent pas de combattre l’exploitation des ressources par les locaux (coupe de bois de chauffe, braconnage, transhumance et orpaillage).
Il est triste de savoir que l’argent donné aux associations de protection  à renommée mondiale est énormément absorbé dans la machine administrative et que très peu arrive sur le terrain…

Les personnes qui vendent des Safaris à prix d’or ont eux la possibilité de mettre en place des mesures proportionnelles aux besoins. En parallèle d’une lutte contre le braconnage efficace, les locaux bénéficient de la présence de ces occidentaux. Cela peut être en travaillant dans l’entreprise, en récupérant de la viande chassée ou simplement par la devise qu’ils récupèrent de cette chasse. Même si celle-ci peut paraître négligeable, d’autant plus qu’une partie disparait souvent dans les poches d’on ne sait qui, elle permet la réalisation d’écoles, de centres sanitaires, de points d’eau, etc.  Tant de choses que l’on ne sait pas et que j’ai envie de communiquer tant elles m’ont étonnée. Une chasse aux trophées énormément critiquée et qui a pourtant permis à énormément d’espèces de ne pas disparaître…

J’ai mis plus d’une année à me décider de parler de ce sujet encore plus sensible que tout le reste : “la chasse aux trophées“. Et pourtant : ce sont également des pratiques de chasse à décrire une fois observée. Les avis doivent se forger sur les caractéristiques propres à chaque pratique (QQQOCP) et non sur des aprioris construits par les informations véhiculées par les médias.

Lors du déjeuner j’ai pu constater les préoccupations variés des responsables selon leur pays : l’anglaise qui parlait de l’adaptation de la chasse au chien d’arrêt, l’italien qui était outré de ne pas trouver de journalistes prêts à évoquer les actions solidaires des chasseurs (dons de viande pour des établissements de personnes âgées), l’espagnol qui voyait la chasse de plus en plus critiquée dans son pays, etc. etc.

Tant de cas spécifiques sur lesquels il faudrait se pencher pour trouver des pistes de réflexion fertiles !
Tant de lieux où des expériences dépaysantes peuvent être réalisées par des amateurs d’aventures en nature !