Ça chasse à Genève

Clarifions les choses : on chasse à Genève

Ceci restera mon actualité encore pendant plusieurs années : déclarer, rappeler, affirmer qu’à Genève des tirs sur des animaux sont réalisés !

Les chasseurs ne participent plus à la régulation mais les gardes de l’environnement tirent sur des animaux chaque année et il s’agit de plus de 150 sangliers. 

Il faut en parler et ne pas laisser dire que les sangliers peuvent s’autoréguler ! Ni dire qu’en Suisse il n’y a pas de chasseurs.
C’est le cas uniquement pour le canton de Genève : la gestion de la chasse étant confiée aux cantons par la Confédération.

Dans les statistiques suisses de chasse ces animaux tirés sont dénombrés dans “tir spécial” et non chasse. Pourtant il s’agit bien de guetter un animal pour le tuer : chasse donc selon Larousse. 

Genève est bien une exception occidentale car c’est la seule entité politique qui se passe de chasseurs pour gérer sa faune. Et cela depuis plus de 40 ans. Mais parler de l’arrêt de la chasse n’est pas représentatif. C’est une notion est issue de la votation populaire de 1974 qui a résulté dans l’acceptation du référendum : oui pour la suppression de la chasse sur le territoire genevois. À l’époque aucun sanglier n’était sur ce canton, il est arrivé deux ans plus tard comme dans une grande partie de l’Europe en suivant la culture du maïs. Aujourd’hui cette espèce fait bien parler d’elle partout.

Au cours de mes recherches, j’ai rencontré plusieurs protagonistes qui disaient que les chasseurs n’ont plus le droit de pratiquer leur passion certes, mais que les fonctionnaires réalisent des actes de chasse étant donné que des animaux sont tués. Certains soulignent d’ailleurs avec vigueur que les méthodes utilisées pour cette régulation nocturne (fusil infrarouge, caméra thermique, etc.) sont totalement prohibées par l’éthique cynégétique.

En plus de cette régulation de sangliers, des centaines de tirs sont effectués sur des corneilles noires et des pigeons domestiques. Des particuliers détenteurs d’un permis de “tirs d’effarouchement” sont autorisés à tuer certains oiseaux dans le seul but de faire déplacer le groupe. Il s’agit de tuer des oiseaux pour en faire fuire d’autres. Une chasse donc, réalisée principalement par les entreprises de transports (TPG et CFF) en raison du bruit et des “salissures” de ces oiseaux – Einstein compris.

Plutôt que de suppression de la chasse il vaut mieux parler de l’interdiction aux chasseurs de pratiquer leur activité dans le canton de Genève. Bien que le tir d’animaux soit réalisé avec des méthodes différentes que celles pratiquées dans la majorité des pays par les chasseurs (ou les gardes-chasse), cette régulation nocturne étatique fait partie de la chasse-régulation vu que ce mode de prélèvement a pour objectif de limiter les populations animales d’un territoire donné.

C’est pourquoi j’ai décidé d’appeler ma recherche les implications d’une gestion sans chasseurs car ce n’est pas exacte de dire qu’à Genève il n’y a plus de chasse.

Genève est une exception en Europe.
Connaître les moyens développés par les gestionnaires étatiques genevois pour faire coexister la faune sauvage et les activités humaines permet de repenser le sujet avec un nouvel œil.

Dans les discours contemporains, l’extension de ce type de gestion est évoquée. Pouvons-nous vraiment nous passer de chasseurs ?

Ma recherche fait réfléchir et discuter sur la gestion de la faune chassable.
Problématique très actuelle au vu de la diminution constante des espaces naturels qui induit la régulation d’êtres sensibles.

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