Genève sans chasseurs

Peur des chasseurs qui ne sévissent plus

En 1974, les mouvements de protection des animaux avaient fait une campagne si efficace que les citadins s’étaient déplacés pour ne plus entendre des coups de feu dans la campagne.

Les chasseurs ne s’y attendaient tellement pas qu’ils n’avaient pas réagi. Et pour cause : la plupart des partis politiques étaient contre cette initiative et même les associations de protection de la nature n’étaient pas convaincues du bienfait de ne plus avoir d’humain pour maintenir l’équilibre dans des systèmes tant artificialisés. 21% des votants se sont déplacés aux urnes dont 75% ont voté pour la suppression de la chasse.

52% des 500 utilisateurs de la nature genevoise interrogés ont des appréhensions sur les chasseurs (et seulement 21% à l’égard des animaux). Sur cette moitié des sondés qui exprime leur peur des chasseurs, il y a davantage de femmes (2/3) que d’hommes.

Dans l’échantillon il y a une très forte représentation des chasseurs (39) et des agriculteurs (64) par rapport à la population genevoise. Les 400 agriculteurs et les 1’000 chasseurs estimés ne sont que 0,3% des 500’000 habitants du canton genevois alors qu’ils sont présents à 21% dans l’échantillon. 25% seulement des 64 agriculteurs disent avoir une appréhension des chasseurs. Il est donc fort probable que sans ces personnes ayant des connaissances sur les dommages que peuvent occasionner certains animaux, l’appréhension des chasseurs serait encore plus présente.

Les régulateurs ont été définis comme des personnes qui ont pour tâche de réguler (tirer par balle) des animaux. 57% des personnes interrogées ont dit avoir une bonne image des régulateurs mais seulement 25% ont une bonne image des chasseurs pour 85% des gardes de l’environnement. Sur les 295 citadins ce ne sont que 13% qui ont une bonne image des chasseurs et 70% des gardes. Un éloignement des réalités naturelles influence donc l’image de ces tueurs. À souligner tout de même que 49% connaissent des chasseurs et 86% pensent qu’il est nécessaire de réguler.

À noter qu’à Genève ce sont bien les fonctionnaires qui sont considérés comme régulateurs, les chasseurs ayant été exclus de la société depuis plus de 40 ans. 11% seulement des citadins disent avoir connaissance de la politique cantonale de la gestion de la faune chassable.

Il est intéressant de savoir que les personnes cotisant dans les associations de protection (ou se sentant concernées par la nature et/ou les animaux) sont ceux qui ont la moins bonne image des chasseurs. Alors que 1/4 des membres actifs de ces associations de protection ont une bonne image des chasseurs !

Cela amène à repenser la communication sur la thématique : ceux étant le plus au courant n’étant pas forcément les plus extrêmes.